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par Yousef Saba et Federico Maccioni
Le géant pétrolier saoudien Aramco 2222.SE a fait état dimanche d'une baisse de 4,6% de son bénéfice au premier trimestre, en raison du repli de ses ventes et du renchérissement de ses coûts d'exploitation, alors que le marché pétrolier fait face à une incertitude économique.
Premier exportateur mondial de pétrole, Aramco a publié un bénéfice net de 97,54 milliards de riyals (26,01 milliards de dollars ou 23,11 milliards d'euros) sur les trois mois à fin mars. Ce chiffre est supérieur à la prévision médiane fournie par la société qui reposait sur 16 analystes tablant sur 25,36 milliards de dollars.
L'action, qui accuse une baisse de 10,9% depuis le début de l'année, prenait 0,64% vers 08h40 GMT.
Aramco a confirmé le versement d'un dividende global de 21,36 milliards de dollars pour le premier trimestre, dont 219 millions de dollars liés à la performance, un mécanisme mis en place à la suite de l'invasion en 2022 de l'Ukraine par la Russie, qui avait provoqué une flambée des cours du pétrole.
Depuis des décennies, l'Arabie saoudite compte sur les généreuses distributions d'Aramco, notamment les redevances et les taxes, pour tirer la croissance économique du royaume. Le pétrole a représenté l'an dernier 62% des recettes publiques de l'Arabie saoudite et le Fonds monétaire international (FMI) estime qu'un baril de pétrole à 92,3 dollars est nécessaire cette année pour équilibrer le budget du royaume.
Les résultats d'Aramco ont été publiés en amont de la visite du président américain, Donald Trump, dans le royaume mardi. La guerre commerciale, décidée par le locataire de la Maison blanche, contre la Chine a provoqué des secousses sur les marchés financiers et fait chuter les prix du brut sur fond de craintes d'un ralentissement économique mondial.
"La dynamique commerciale mondiale a affecté les marchés de l'énergie au premier trimestre 2025, l'incertitude économique ayant un impact sur les prix du pétrole", a souligné le directeur général d'Aramco, Amin Nasser, cité dans un communiqué.
Le baril de Brent LCOc1 , principal référence du pétrole, est sur une trajectoire largement descendante depuis le sommet de 82,03 dollars atteint en janvier. Il s'est établi vendredi en clôture à 63,91 dollars le baril.
Aramco a dit en mars anticiper le versement d'un dividende global de 85,4 milliards de dollars en 2025, ce qui représente une forte baisse par rapport au versement de plus de 124 milliards de dollars de l'an dernier, qui s'appuyait sur les bénéfices de 2023 et 2024. Le versement lié à la performance, qui s'élevait l'année dernière à 43,1 milliards de dollars, a été abaissé d'environ 98% en raison de la réduction du flux de trésorerie disponible.
Ces dernières années, le royaume a investi des sommes considérables dans des projets visant à diversifier son économie au-delà du pétrole, dans le cadre notamment du programme Vision 2030.
L'Etat saoudien détient directement environ 81,5% d'Aramco, tandis que le fonds souverain PIF contrôle une participation de 16%.
"La chute brutale du prix du pétrole rend les perspectives de financement du déficit budgétaire et de Vision 2030 beaucoup plus difficiles", note Monica Malik, chef économiste chez Abu Dhabi Commercial Bank, ajoutant que la baisse du bénéfice d'Aramco se reflétait déjà dans un déficit budgétaire plus important au premier trimestre.
(Reportage Yousef Saba et Federico Maccioni; version française Claude Chendjou)
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